Arthur Symons (1865-1945)


 

Arthur Symons

Le fumeur d'opium


Poète symboliste Anglais, Arthur Symons (1865-1945) vénérait Paul Verlaine, lequel fit un compte rendu favorable de son recueil : Nuits de Londres. 

Symons s'adonna en esthète aux stupéfiants, vécut âgé et nullement dans le dénuement. Il a également écrit "The Songs of the Poppies"




 

Le fumeur d'opium 1

 

Je suis englouti, et délicieusement noyé.
Une douce musique, comme un parfum, et une agréable lumière
Dorée, avec d'exquises et audibles odeurs,
M'enveloppent pour l'éternité.
Le temps n'est plus. Je m'arrête et pourtant je m'envole.
Un million d'années m'entoure dans la nuit.
Je goûte un million d'années de plaisir.
Je garde le futur dans ma mémoire.
 

J'ai aussi cette mansarde que je loue,
Ce lit de paille et ceci qui fut une chaise,
Ce corps usé comme une tente loqueteuse,
Ce croûton, que les rats ont en partie mangé,
Cette pipe à opium; la rage, le remords, le désespoir;
Cette âme mise au clou et ce
cœur en délire.


 1   Dans Poems by Arthur Symons, vol 1, Dodd, New York, 1889




Symons a aussi écrit un poème sur le Haschich : suivre le lien ci-après   
http://homepages.nildram.co.uk/~simmers/symons1.htm

 



 

In "Nouvelles  Confidences sur l'Absinthe" de Benoit Noël, 
édition  Cabédita,  2003.  Avec l'aimable autorisation de l'auteur, que je remercie ici.


 

"The Book of Jade"





O poppy-buds, that in the golden air
Wave heavy hanging censers of delight,
Give me an anodyne for my despair;
O crimson poppy-blooms, O golden blight,
O careless drunken heavy poppy-flowers,
Make that the day for me be as the night.
Give me to lie down in your drowsy bowers,
That having breathed of your rich perfume,
My soul may have all-rest through all the hours;
So shall I lie within my little room.
While the poor tyrants of the world go by,
Restfully shrouded in your velvet gloom,
Beneath the wide face of the cloudless sky.       

 







          O boutons de pavot, qui dans l'air doré

Balancez vos lourds encensoirs, gros de plaisir

Donnez un remède à mon désespoir

         O fleurs cramoisies, à peine écloses, ô fléau doré,

O fleurs e pavot, saoules et insouciantes,

Faites que le jour soit pour moi comme la nuit.

         Laissez-moi m'étendre dans vos buisson assoupissants ;

Lorsqu'elle aura respiré votre parfum capiteux,

Accordez à mon âme le vrai repos, tout au long de ces heures ;

         Ainsi je m'étendrai dans ma petite chambre,

Tandis que les pauvres tyrans de ce monde iront leur chemin,

Paresseusement enveloppé dans votre obscurité feutrée,

         Sous le large visage du ciel sans nuage.





Park Barnitz
"The Book of Jade" Doxey's, New York, 1901.



Ci-dessous : couverture de la réédition, THE BOOK OF JADE, David Park Barnitz.
published by Durtro the imprint of Current 93's David Tibet.
London,  Durtro Press 1998.
Pictorial hardcover,  300 numbered copies.
Ten-page introduction by Mark Valentine, and a four-page afterword by Thomas Ligotti titled ''Thoughts Concerning A Decadent Universe''.






Un passionnant site, en anglais, dédié à Park Barnitz : cliquez sur le logo >>>>>



 

Et un blog en italien :  http://in-tenebris-scriptus.blogspot.com/2007/12/david-park-barnitz-book-of-jade.html



Un rare texte : Odelette chinoise. Tirée d'Akademos, du 15.12.1909. (La revue fondée par Adelsward Fersen)

 

 



SUITE
RETOUR
ANCIENS DOCUMENTS - MENUS