A  LA  MORPHINE  (1) 

Sonnet


Prends, s'il le faut, docteur, les ailes de Mercure
Pour m'apporter plus tôt ton baume précieux !
Le moment est venu de faire la piqûre
Qui, de ce lit d'enfer, m'enlève vers les cieux.

Merci, docteur, merci ! qu'importe que la cure
Maintenant se prolonge en des jours ennuyeux!
Le divin baume est là, si divin qu'Epicure
Aurait dû l'inventer pour l'usage des Dieux!

Je le sens qui circule, qui me pénètre !
De l'esprit et du corps ineffable bien-être,
C'est le calme absolu dans la sérénité.

Ah ! perce-moi cent fois de ton aiguille fine
Et je te bénirai cent fois, Sainte Morphine,
Dont Esculape eût fait une Divinité.

 

 

(1) Suite au traitement à la morphine, que subit Jules Vernes (balle de revolver tirée par son neveu en 1886), qui amena des complications et le laissa handicapé le reste de ses jours.

 

 



La Morphinée 

Oh la douceur de la morphine
Son froid délicieux sous la peau
On dirait de la perle fine
Coulant liquide dans les os

                                                                     Jean Lorrain
 





 









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